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Brocéliande, église de Tréhorenteuc , dite du Graal restaurée par l'abbé Gillard
L’ÉGLISE DU GRAAL LA COUPE D’ÉMERAUDE Dès l’entrée, une inscription énigmatique intrigue : « La porte est en dedans » et la surprise est au rendez-vous dans cette petite église ésotérique. La renommée de Tréhorenteuc doit beaucoup à la beauté du site, aux légendes qui ont éclos dans le val et au charisme de l’abbé Henri Gillard (1901-1979), nommé recteur de cette paroisse reculée en 1942 qui, au cours de ses 20 ans de présence, entreprit de lui redonner un souffle spirituel en restaurant l’église Sainte Onenne et en y introduisant le mythe christianisé de la Quête du Graal. Épris de spiritualité et de syncrétisme, le recteur voulait mettre en harmonie les mythes celtiques, la légende arthurienne et ses croyances chrétiennes : le trait d’union, c’est le Graal. Le Graal apparaît dans l’univers romanesque arthurien à la fin du XIIème siècle, chez Chrétien de Troyes auteur du Conte du Graal ; Perceval parcourt la « terre gaste » et parvient au château du Roi Pêcheur : au cours d’un banquet, il voit défiler à trois reprises une épée tachée de sang et un vase mais il n’ose pas demander ce qu’il contient et à qui il est destiné, cette négligence lui vaudra de ne pas pouvoir parachever sa quête. Le roman reste inachevé mais la recherche de l’objet magique et inaccessible devient un ressort de la littérature chevaleresque arthurienne. La Quête du Graal est proposée à la chevalerie aux mœurs rudes comme un appel au dépassement, un idéal spirituel insaisissable. Au XIIIème siècle, Robert de Boron lui donne une coloration chrétienne, le Graal est la coupe de la Cène, c’est elle qui a recueilli le sang du Christ sur la croix. (Association Art et Histoire))