ENFANTS JUIFS CACHES à Landivy
Mémoire de la Rafle du VEL d'HIV, 16 et 17 juillet 1942
Les enfants juifs cachés à Landivy ( PDF 582.51 Ko)
par Mme Guillemette Geslin
Article paru dans la revue Art et Histoire-Pays de Fougères, n° xxx, 2017
Été 1942: de nombreux enfants juifs orphelins ou séparés de leurs parents sont exfiltrés dans l’Ouest et placés en sécurité dans les campagnes de Fougères, Vitré et à la limite du Maine. La mémoire de ces séjours clandestins a été avivée en 2013 à Saint-Christophe-des-Bois[1]. Nous nous arrêtons sur celle de Landivy.
Les enfants juifs cachÉs À Landivy
En 1997, Guillemette Geslin, directrice de l’école primaire publique de Landivy, rencontre Georges Gutman. Il était un enfant juif caché à Landivy pendant la Seconde Guerre Mondiale. Mme Geslin ouvre alors les archives de l’école, elle ignorait que les registres portaient la trace de 68 garçons « réfugiés » à Landivy entre 1942 et 1945. En recoupant diverses listes, il a pu être établi que 42 enfants juifs furent cachés à Landivy. A travers les témoignages recueillis, cet article retrace le vécu de ces enfants juifs, les rafles, le voyage vers Landivy et la vie quotidienne dans les familles d’accueil.
La première rafle
Le 14 juin 1940, l’armée allemande entre dans Paris :environ 150 000 Juifs étrangers vivent dans la capitale. La première rafle eut lieu le 14 mai 1941 : elle frappa les Juifs de Paris d’origine polonaise de 18 à 40 ans, les Tchèques et ex-Autrichiens de 18 à 60 ans. Ces Juifs avaient reçu de la préfecture « des billets verts », une sorte de convocation les invitant à se présenter munis de leurs papiers d’identité, le 14 mai 1941, à 7 heures du matin, pour examen de leur situation.
Denise Jedinak se souvient : « Mon père s’est présenté volontairement ; c’était une convocation au commissariat du 18e, uniquement pour vérification d’identité ! Ma mère ne voulait pas qu’il y aille. Il lui a dit : « Je viens d’être démobilisé, je ne vois pas pourquoi je ne me présenterais pas, je suis en règle ! » Il s’est présenté, il n’est jamais revenu. Sous l’aspect d’un simple contrôle administratif, cette convocation ne suscite pas d’inquiétudes, même s’il avait été précisé d’apporter linge et couverture. Ce jour-là, 3747 hommes sur les 6944 convoqués se rendent au commissariat. Ils sont arrêtés et envoyés dans les camps de Beaune-la-Rolande et Pithiviers.
[1] Film « Je ne t’oublierai jamais » de N. Ribowski, 2013
Date de dernière mise à jour : 17/07/2022